La publication en quelques mots
Dossier thématique « Raconter l’aliment »
Revue Captures. Figures, théories et pratiques de l'imaginaire
Volume 1, numéro 2 (novembre 2016)
Sous la direction de Marie-Christine Lambert-Perreault et Geneviève Sicotte
Dans le discours actuel, l’aliment, la cuisine et la gastronomie sont omniprésents. Le fait alimentaire paraît souvent apolitique, consensuel et réconfortant : il rassemble une collectivité idéalisée autour de valeurs inoffensives partagées sans débats. Or le caractère hégémonique de cette représentation surprend, car, dans les faits, le sujet n’a rien de neutre. L’aliment est au contraire imbriqué dans les diverses formes du pouvoir qui traversent et structurent le social. Cet étrange décalage entre les représentations et les pratiques demande qu’on s’y attarde.
L’efficacité des représentations de l’aliment dans l’imaginaire social contemporain, et le goût que celui-ci semble y trouver, repose peut-être, en partie, sur leur codification narrative. Qu’il s’agisse de narrations idéologisées de manière limitative et contraignante, exempla moralisateurs ou mises en garde diététiques, ou d’autres histoires qui, au contraire, racontent sans chercher à convaincre, partent en exploration sur le terrain ludique, esthétique ou critique, il demeure fascinant de chercher à comprendre ces récits aux formes diverses. Ce dossier s’appuie sur la notion d’imaginaire afin d’envisager de façon originale des représentations culturelles et esthétiques de l’aliment à la lumière d’un cadre théorique véritablement interdisciplinaire, où se trouve mise en valeur la contribution des études littéraires au champ des études gastronomiques.
En s’attardant à des objets et à des médias variés — emballages alimentaires, livres de recettes, littérature, télévision, blogues, arts visuels et performance —, les contributeurs interrogent, à partir d’une pluralité de points de vue, divers enjeux relatifs à la nourriture. Celle-ci peut accompagner un quotidien banal ou une étape marquante de la vie, témoigner d’une tradition familiale et culturelle, être liée à des interdits ou à des transgressions, convoquer des exigences éthiques, susciter sensations et affects, ou être au cœur de dérèglements comme les troubles alimentaires. L’analyse de ces productions permet de mieux comprendre l’ascendant du discours gastronomique, mais aussi de mettre au jour une certaine polyphonie qui peut, parfois, venir ébranler les consensus.
Invitation à découvrir ou à repenser les récits contemporains de l’alimentation, le dossier « Raconter l’aliment » souhaite mettre en valeur la spécificité de la recherche qui se fait au Québec dans le domaine des études gastronomiques et initier un dialogue sur les échanges disciplinaires possibles et souhaitables au sein des arts, des lettres et des sciences humaines autour du thème alimentaire, dont l’importance fait depuis quelques années déjà l’objet d’une reconnaissance institutionnelle dans les universités nord-américaines et européennes.
Le dossier comprend des textes de Mélanie Boucher, Edwige Crucifix, Fanie Demeule, Jean-Pierre Hassoun, Sophie Horth, Marie-Christine Lambert-Perreault, Olivier Parenteau, Olivier Roger et Geneviève Sicotte. Des œuvres de Wim Delvoye, Doyon/Demers, Miru Kim, Alison Knowles et Sandra Lachance sont exposées dans l’espace Contrepoints.
Bonne exploration!
Revue Captures. Figures, théories et pratiques de l'imaginaire
Volume 1, numéro 2 (novembre 2016)
Sous la direction de Marie-Christine Lambert-Perreault et Geneviève Sicotte
Dans le discours actuel, l’aliment, la cuisine et la gastronomie sont omniprésents. Le fait alimentaire paraît souvent apolitique, consensuel et réconfortant : il rassemble une collectivité idéalisée autour de valeurs inoffensives partagées sans débats. Or le caractère hégémonique de cette représentation surprend, car, dans les faits, le sujet n’a rien de neutre. L’aliment est au contraire imbriqué dans les diverses formes du pouvoir qui traversent et structurent le social. Cet étrange décalage entre les représentations et les pratiques demande qu’on s’y attarde.
L’efficacité des représentations de l’aliment dans l’imaginaire social contemporain, et le goût que celui-ci semble y trouver, repose peut-être, en partie, sur leur codification narrative. Qu’il s’agisse de narrations idéologisées de manière limitative et contraignante, exempla moralisateurs ou mises en garde diététiques, ou d’autres histoires qui, au contraire, racontent sans chercher à convaincre, partent en exploration sur le terrain ludique, esthétique ou critique, il demeure fascinant de chercher à comprendre ces récits aux formes diverses. Ce dossier s’appuie sur la notion d’imaginaire afin d’envisager de façon originale des représentations culturelles et esthétiques de l’aliment à la lumière d’un cadre théorique véritablement interdisciplinaire, où se trouve mise en valeur la contribution des études littéraires au champ des études gastronomiques.
En s’attardant à des objets et à des médias variés — emballages alimentaires, livres de recettes, littérature, télévision, blogues, arts visuels et performance —, les contributeurs interrogent, à partir d’une pluralité de points de vue, divers enjeux relatifs à la nourriture. Celle-ci peut accompagner un quotidien banal ou une étape marquante de la vie, témoigner d’une tradition familiale et culturelle, être liée à des interdits ou à des transgressions, convoquer des exigences éthiques, susciter sensations et affects, ou être au cœur de dérèglements comme les troubles alimentaires. L’analyse de ces productions permet de mieux comprendre l’ascendant du discours gastronomique, mais aussi de mettre au jour une certaine polyphonie qui peut, parfois, venir ébranler les consensus.
Invitation à découvrir ou à repenser les récits contemporains de l’alimentation, le dossier « Raconter l’aliment » souhaite mettre en valeur la spécificité de la recherche qui se fait au Québec dans le domaine des études gastronomiques et initier un dialogue sur les échanges disciplinaires possibles et souhaitables au sein des arts, des lettres et des sciences humaines autour du thème alimentaire, dont l’importance fait depuis quelques années déjà l’objet d’une reconnaissance institutionnelle dans les universités nord-américaines et européennes.
Le dossier comprend des textes de Mélanie Boucher, Edwige Crucifix, Fanie Demeule, Jean-Pierre Hassoun, Sophie Horth, Marie-Christine Lambert-Perreault, Olivier Parenteau, Olivier Roger et Geneviève Sicotte. Des œuvres de Wim Delvoye, Doyon/Demers, Miru Kim, Alison Knowles et Sandra Lachance sont exposées dans l’espace Contrepoints.
Bonne exploration!